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Les reptiles

Les reptiles du Val d'Oise


Les reptiles vivent dans des micro-habitats variés. Ils pratiquent la thermorégulation et alternent les expositions sud le matin, les abris ombragés ensuite. Ils économisent la dépense énergétique. Ils apprécient donc les écotones, haies et lisières. Le Val d’Oise conserve localement de tels habitats favorables.

Vipères

La vipère péliade, vipera berus, septentrionale, est en limite sud de sa répartition et fuit la chaleur. Elle recherche l’ombre dans le couvert des haies ou de milieux humides. Elle est discrète et difficile à observer.

Cette vipère vivipare est présente localement dans notre département, essentiellement à l’ouest du Véxin. Elle vit également au marais de Stors où elle n’a plus été observée depuis le début des années 2010.

La vipère aspic, vipera aspis, n’est pas présente au nord de la Seine.

Couleuvres

La couleuvre helvétique, natrix helvetica, se distingue aujourd’hui de la couleuvre à collier, natrix natrix, par son ADN. Son aspect est le même. Seule natrix helvetica est présente en France. On l’appelle encore improprement couleuvre à collier, elle est effectivement reconnaissable à sa taille et à son collier blanc qui s’estompe avec l’âge.

Cette couleuvre ovipare apprécie les forêts humides, lisières, haies, marais, mares où elle peut se nourrir d’amphibiens. Elle y est commune. Elle est moins fréquente sur les plateaux calcaires trop secs.

crédit C.Mars

La coronelle lisse, coronella austriaca, seule couleuvre vivipare, de petite taille, (<70cm) se nourrit essentiellement de lézards et d’orvets. Elle apprécie  les milieux pierreux et les coteaux secs et calcicoles où elle trouve gite, soleil et nourriture.

On la trouve localement dans le Val d’Oise, surtout dans le Véxin, en particulier à Parmain.

  • Coronelle lisse

    Coronelle lisse

  • Tête Coronelle lisse

    Tête Coronelle lisse

      Crédit photo C.Mars

    Les autres couleuvres sont plus méridionales. Elles remontent vers le nord avec le réchauffement climatique, mais ne sont pas présentes au nord de la Seine.

    La couleuvre d’Esculape, zamenis longissimus, couleuvre arboricole, est présente seulement dans le sud francilien, comme la couleuvre vipérine, natrix maura.

    Une couleuvre verte et jaune, Hierophis viridiflavus, seule observation en Ile-de-France, a été trouvée écrasée en 2015 à Villiers Adam. Sa présence n’a jamais été confirmée.

    Distinction rapide vipère / couleuvre

     

    Vipère

    Couleuvre

    Queue

     courte

     longue et effilée

    Ecailles de la tête

    fines

     grosses

    Pupille de l’œil

    verticale

     ronde

    Couleur

    variable

    variable

    N-B : la couleur, comme des "speudo-signes" distinctifs comme les V sur la tête, ne sont en aucune façon des critères distinctifs.

    Lézards

    L’orvet fragile, arguis fragilis, est un lézard sans pattes appréciant dans les écotones, lisières et haies, même jardins. Il est en fait assez ubiquiste et est présent sur l’ensemble du Val d’Oise. Sa capacité d’adaptation aux milieux lui permet de maintenir sa population. Il consomme escargots, limaces et vers de terre.

     crédit C.Mars

    Le lézard des murailles, lacerta muralis, espèce méridionale, apprécie les habitats pierreux, vieux murets de pierre, tas de cailloux, ballast de voie ferrée, où il peut prendre le soleil et fuir facilement. On le trouve sur l’ensemble du département, mais près des villes et villages, il paie un lourd tribut aux chats. Il est ovipare.

    crédit C.Mars

    Le lézard vivipare, lacerta vivipara, apprécie les milieux frais et humides (bois, prairies, vergers) et les écotones (lisières, clairières et haies). Il est vivipare en France, sauf dans les Pyrénées. Il est très discret et semble peu commun en Ile-de-France.

      crédit Pierre Hallonet

    Il ressemble au lézard des murailles, mais est plus petit, avec des pattes postérieures plus courtes, des écailles assez carénées moins fines.

    Le lézard des souches, lacerta agilis, apprécie les milieux forestiers ouverts (coupes forestières, landes, lisières, tourbières, dotés de tas de pierres. Vu ces habitats exigeants, de plus en limite de répartition ouest en France, il est très localisé dans le Val d’Oise et a été très peu observé depuis l’an 2000.

    Le lézard à 2 raies, lacerta bililineata, précédemment appelé lézard vert, plus grande espèce locale, est une espèce méridionale qu’on rencontre dans le Val d’Oise de façon très localisée sur les zones ouvertes exposées au sud telles que les coteaux calcicoles, essentiellement dans le Véxin. Son observation y est aisée au soleil.

     crédit C.Mars

    Tortues

    Seules les tortues exotiques, espèces invasives, sont présentes dans le Val d’Oise.

    La tortue à tempes rouges, trachemys scripta, dite aussi tortue de Floride, achetée comme animal de compagnie, a été relâchée dans le milieu naturel depuis les années 1980 et sévit  aujourd’hui dans les étangs (le château de la Chasse en forêt de Montmorency, parc de Méry-sur-Oise,…) et les zones de rivières au cours lent (l’Oise à L’Isle-Adam). Les juvéniles carnivores comme les adultes omnivores sont une menace pour la faune locale, en particulier les amphibiens. La viabilité de leurs pontes n’est pas mise en évidence sous notre latitude, mais ces tortues peuvent vivre 100 ans.

     crédit C.Mars

    Bibliographie

    Les reptiles de France, Luxembourg et Suisse

    Publications scientifiques du Museum

    Direction : Jean-Pierre Vacher et Michel Geniez

    Editions Biotope https://leclub-biotope.com/fr/