L’étude du régime alimentaire des rapaces nocturnes par l’intermédiaire de leurs pelotes de rejection permet de trouver qu’elles sont les espèces de micromammifères présentes sur un territoire.
Leurs pelotes sont constituées de poils, de plumes et d’os qu’ils ne digèrent pas. Les os sont parfaitement assimilés par les rapaces diurnes, on en retrouve donc pas dans leurs pelotes.
Patrick Brunet-Lecomte, mammologiste basé à Grenoble qui étudie les micromammifères, cherchait des pelotes pour le Val d’Oise. À sa demande le CPNVS* lui a fourni une vingtaine de pelotes de chouette Effraie provenant de Frouville et Guiry en Vexin récupérées dans les nichoirs posés dans le clocher des églises.
À la suite de la dissection des pelotes, 161 proies ont pu être identifiées. 93% sont des rongeurs (voir tableau).
Preuve que les rapaces nocturnes sont très efficaces dans la lutte contre les ravageurs de culture. Les populations des deux espèces les plus liées aux milieux agricoles, l’Effraie des clochers et la Chevêche d’Athéna, sont en baisse. L’industrialisation des pratiques agricoles et le manque de sites de nidification en sont les premières causes. Si la pose de nichoirs peut palier à une des causes, malheureusement il faudra du temps pour faire évoluer la deuxième et retrouver des biotopes accueillants.
*CPNVS à Connaitre et Protéger la Nature de la Vallée du Sausseron.