la diversité du vivant
Fauches tardives
En s’éloignant de la proche banlieue, le Val d’Oise s’ouvre sur des zones moins urbanisées et des plaines aux cultures intensives. Le réseau de communications y est dense. Les bords de routes y sont encore souvent fauchées au printemps.
Les talus forment une mini lisière tampon avec ourlet herbacé, un fossé, parfois même en pied de haie. Ils constituent de fait une étroite trame verte. Un florilège de plantes y croit : apiacées aux ombelles très apréciées ( berce, carotte, panicauts, ..), fabacées (trèfle, lotier corniculé, …), astéracées (centaurées, chardons, marguerites,…), coquelicots, origan, orties.
En périodes estivale, les talus herbacés et fossés conservent une fraicheur bénéfique à la pousse des plantes, à l’épanouissement des fleurs dont la fructification permet la reproduction et la dispersion des graines. Les fleurs sont le garde-manger des pollinisateurs, abeilles (osmies,…) bourdons, mouches (syrphes…), papillons, coléoptères, les graminées celui les passereaux. Certains insectes (papillons, abeilles, …) sont inféodés à des plantes spécifiques pour leur ponte et leur reproduction. Le respect du cycle végétatif complet jusqu’au grainage permet d’enrichir la densité de plantes floral es (+30% selon des expérimentations), limite la domination des graminées, favorise l’implantation de plantes plus fragiles (orchidées, …) et assure donc aussi la reproduction des insectes.
Les hautes herbes permettent aux insectes (papillons de nuit, coléoptères, criquets,…) de se protéger des prédateurs et de la chaleur. Elles abritent aussi toute une petite faune tels rongeurs. Ces proies attirent à leur tour les prédateurs (guêpes, reptiles,…). Ces talus constituent en fait tout un écosystème.
Une fois tondus ras, les talus sont beaucoup moins résilients à la chaleur et à la sécheresse et laissent voir des surfaces inesthétiques dénuées de toute végétation.
Une fauche tardive en octobre est cependant nécessaire pour maitriser la pousse des ronces et des ligneux. Il est préférable de réaliser une fauche suffisamment haute pour ne pas tuer la petite faune tapie au sol. Cela évite de plus de déchiqueter les déchets plastiques et papier jonchant les bords de route qu’il serait bon de ramasser. Une fois déchiquetés, ces déchets sont intégrés à l’environnement et contribuent à la pollution.
Ces fauches tardives sont aussi applicables aux bandes herbacées non labourées autour des cultures agricoles et aux espaces urbains herbeux. Non, un espace propre n’est pas une pelouse bien tondue et desséchée par l’été exposant ses déchets. Il est tellement préférable de conserver des espaces favorables à la biodiversité.
La gestion différenciée des espaces verts avec les suppressions de coupes inutiles permettent enfin des économies non négligeables auxquelles les collectivités territoriales commencent à être sensibles. Les coupes précoces devraient être limitées aux impératifs de sécurité.
Le bord de route a été fauché mais pas le fossé.
La Prairie des Anoures à L’Isle-Adam (rond-point des Héros de la Résistance) constitue un tel ilot de biodiversité. En accord avec la ville, IASEF y effectue le fauchage à 10 cm de hauteur en octobre. Tanaisies, armoises et graminées sont ensuite mises en tas pour proposer un refuge hivernal aux insectes (syrphes, ..) comme à la petite faune (hérissons, orvets,…).
Certains sites comme l’ile de la dérivation ou la prairie à côté du Clos du Martin pêcheur pourraient être traités en "gestion différencier". Une fauche en bordure de l'île ou une allée au centre de la prairie, laisserait un havre de tranquillité à la biodiversité.
Pour aller plus loin :
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/insectes-pollinisateurs/