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Espace biodiversité de la Rosière

La Rosière, naissance d’un espace de biodiversité


La création du site de la Rosière est liée au projet de la Marina. Nous avons découvert le projet en septembre 2010 lors d’une réunion en mairie de l’Isle-Adam. À la suite de nos remarques sur la destruction de la dernière grande zone humide de la ville, le Député Maire Axel Poniatowski nous a proposé de réaliser des compensations sur cette friche post-culturale.

Des paroles aux actes :

Une étude est mandatée par la ville auprès de la société « Hydrosphère ». Celle-ci réalisée par Michel Pajard englobe les compensations rendues obligatoires par la destruction des milieux de l’ancienne gravière et propose des milieux complémentaires pour accueillir le plus de biodiversité possible. On y retrouve entre autres : un verger, une frayère, des prairies pâturées, un réseau de mares, un rucher, etc. Le projet est séduisant, créer un espace de biodiversité en partant d’une ancienne parcelle en culture intensive.

le projet initial

le projet initial

Au printemps 2015, débutent une première tranche de travaux financés par la municipalité et piloté par Hydrosphère. Ces travaux sont indépendants des compensations imposées par la destruction du site du futur port :

  • Création de quatre nouvelles mares dont une temporaires près de l’Oise.
  • Restauration d’une ancienne mare.
  • Création d’une frayère équipée d’un clapet à fermeture automatique avec un chenal d’alimentation en eau impliquant une rupture de berge. La fermeture du clapet retient l’eau de la crue hivernale dans la plaine de frai, permettant le développement des alvins avant leur relâcher dans l’Oise au printemps.
  • Création de prairies naturelles.
  • Création de chemins de randonnée
  • Mise en place d’un nichoir pour faucons crécerelle, celui-ci sera occupé dès le printemps 2017 et donnera 4 jeunes à l’envol.

IASEF et la LPO participent au développement du site. Des actions pour favoriser le développement de la biodiversité y sont menées :

  • Une journée de plantations le 12 décembre 2015 à l’occasion de la COP21 et de la manifestation « un arbre pour le climat ». 140 arbustes sont plantés par les adamois pendant cette journée.
  • Une journée de végétalisation des mares le 4 juin 2016 à l’occasion de la fête des mares.
  • Une trentaine de nichoirs pour oiseaux cavicoles ou chauves-souris sont mis en place sur le site en hiver 2017.

  • Un arbre pour le climat

    Un arbre pour le climat

  • Végétalisation des mares

    Végétalisation des mares

  • Nichoir mésanges

    Nichoir mésanges

  • Nichoir chauve-souris

    Nichoir chauve-souris

    Les compensations de la Marina :

    Une partie des compensations que doit réaliser Eiffage est située sur la Rosière. Le chantier commence en février 2018 et finit fin juin. L’étude et le suivi sont confiés à la société Biotope. Un étang et des noues pour les prairies humides sont creusés. S’en suit en juin des plantations de plantes aquatiques, d’arbustes et un cortège de graminées est semé. La sécheresse estivale de 2018, ne permet pas aux végétaux de reprendre et les graminées commencent seulement à pousser en septembre. Les arbustes sont remplacés en novembre 2018. 450 jeunes plants d’essences locales, déjà présentes sur le site, sont plantés en grande partie autour de l’étang. Des saules taillés pour devenir des « têtards » sont mis en place le long de la clôture séparant les prairies des ovins et les bovins, quelques grands arbres (chênes, pommiers sauvages…) sont plantés ça et là sur l’espace.

    Le 15 décembre 2018, en partenariat avec la ville, IASEF organise une journée de plantation. 240 arbustes sont plantés pour densifier les haies existantes. Une haie attractive pour la faune doit faire deux à trois mètres de large.

    2018 12 Plantation Arbre

    Un espace en pleine évolution :

    Un site en devenir, il faudra 10 à 15 ans pour que la Rosière prenne son essor. Tout dépendra de sa gestion, de l’évolution du climat et du respect des utilisateurs déjà nombreux à fréquenter les chemins. Cette pression peut être un frein au développement de la faune et la flore. La divagation des chiens hors des chemins en est un exemple. L’espace est vite devenu un nouveau lieu de promenade. Marcheurs, joggeurs, cyclistes ou promeneurs empruntent les chemins sans réellement s’y attarder. Pourtant ce n’est pas qu’un nouveau décor végétal, la nature y reprend ses droits. Avec un peu d’attention et de patience, c’est l’occasion d’y observer une faune et une flore en pleine expansion.

    Les nouveaux milieux créés sur cette friche post-culturale ont amené une diversification végétale et animale. Dans les mares, les grenouilles (agiles et rieuses) chassées par la couleuvre à collier côtoient les tritons (palmés, ponctués et crêtés) et une multitude d’insectes aquatiques dont une vingtaine d’espèces de libellules. Au moins trente d’espèces de papillons de jour (dont le machaon) sont présents sur la prairie. On peut même y observer la mante religieuse ou le criquet à ailes bleues. La flore n’est pas en reste, la zannichellie des marais (zannichellia palustris), le potamot nain (potamogeton pusillus) et le bident penché ou chanvre d'eau penché (bidens cernua) ont été recensés sur le site.

    Plus faciles à observer que la douzaine de mammifères qui le fréquentent, les oiseaux ont pris possession de cet espace. Une soixantaine d’espèces y ont été observées. La diversité de milieux offre un lieu de gagnage (nourrissage) pour les oiseaux, d’une part en halte migratoire comme l’échasse blanche ou le petit gravelot, d’autre part nicheurs sur le site ou à proximité comme le héron cendré, la buse variable ou le martin pêcheur. Certains de passage le survolent comme le Butor étoilé. Une bonne vingtaine d’entre eux sont des nicheurs potentiels ou certains pour les espèces les plus communes. Ils peuvent être réguliers comme les mésanges bleues et charbonnières ou ponctuels comme la rousserolle verderolle. Cette fauvette niche dans les grandes touffes d’orties en particulier, milieu que l’on ne retrouve plus actuellement sur le site. Le faucon crécerelle y a niché en 2017, mais la présence des ruches au pied du nichoir a fait échouer sa nidification en 2018. Un autre nichoir a été posé plus à l’écart au printemps 2019…

    Plan de la Rosière

    Plan de la Rosière